Ca ne sert à rien. Hirondelle, tu t'en iras toujours plus loin. Construire un nouveau nid et poursuivre ton voyage à tire d'ailes. J'aurais voulu qu'elles m'appartiennent, tes ailes. J'aurais voulu explorer ta douceur jusqu'à la dernière plume. Effeuiller ton coeur comme une pâquerette. La dernière larme, le dernier sourire se serait jeté sur ' à la folie '. On aurait été bien tous les deux. Allongés dans l'herbe verte, nez à nez avec le soleil. Je t'aurais serré encore plus fort que mon ours en peluche. Et cette fois-ci tu ne te serais pas évaporé. Je t'aurais fait écouté comme il bat vite, mon coeur, comme il court vers toi, son seul but. Comme ce n'est pas si dur que ça, d'aimer. D'aimer la vie. D'aimer ton sourire. Et d'haïr, d'haïr ce même sourire. D'haïr ce reflet, mon reflet que je ne retrouve même plus dans tes yeux. A ma place, une, deux, dix autres, depuis si longtemps. Haïr d'amour. Aimer d'haine. Du pareil au même. C'est juste les majuscules qui changent. Qui la mérite vraiment, en fin de compte, cette fichue majuscule ? C'était un refrain langoureux que l'on avait continué à fredonner, par habitude sûrement. Enterrer enfin nos vieux rêves. Je m'étais adossée à ce mur que l'on avait nous-même dressé, brique par brique, obstacle par obstacle, piège par piège. Conscensieusement. J'attendais que tu viennes. Les yeux fermés, mais secs. Confiante, surplombant les nuages, ces nuages qui nous emmenaient délibérément dans l'irréel. Mais moi, mais moi où étais-je ? Je t'attendais. Tu n'es venu que pour piétiner les espoirs qui n'avaient pas encore succombé. Pas encore. J'aurais dû me douter. Douter. Je n'ai été bonne qu'à ça. Et puis. Une, deux, dix autres, étaient encore là, la main tendue. Depuis si longtemps. Je m'en voudrai. Je m'en veux peut-être déjà. Mais je ne t'attends plus. Ca ne sert à rien.J'crois que j'en ai trouvé un autre. De coeur. Rentré en collision dans le mien. J'crois qu'en fait, c'est lui qui a su me trouver. J'crois qu'il s'appelle Julien. Non. En fait je crois pas. J'en suis sûre. Je n'y crois qu'à moitié encore. A ce réel. Réel. Je savoure ce mot. Je savoure ma réalité. Ca me fait peur d'y croire. J'ai peur d'échouer, une fois de trop. Ca fait un jour, neuf ans, comme vous voulez. J'ai envie de tout oublier. Tout, c'était lui. C'était.
Vous savez ? J'vous aime.
Estelle., Posté le mercredi 30 mai 2007 08:50
Cela fait un petit moment déjà que j'ai lu ton texte. Et tu es epoustouflante. C'est le mot. Vraiment. A couper le souffle. Ces sentiments que tu nous fais partager. Et cette envie de construire à deux. Cette envie que j'ai un peu perdue.. =)
Bonne continuation.
(Et.. l'article a été écrit le jour de mon anniversaire, simple hasard. Mais ça m'a fait sourire! =)
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